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OCDE Les ONG fustigent le recul de l'aide aux pays pauvres

Les organisations non-gouvernementales fustigent le recul de l'aide aux pays pauvres versée par les pays de l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) l'an dernier, jugeant en outre les chiffres "gonflés", selon plusieurs communiqués mardi.

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"Les pays riches trahissent leurs promesses d'augmenter l'aide au développement en faveur des pays les plus pauvres", dénonce Oxfam France-Agir Ici, qui affirme que "les chiffres de 2006 sont massivement gonflés par les annulations de dettes du Nigeria et de l'Irak, qui représentent à elles seules près du quart de l'aide française". "Contrairement aux proclamations généreuses lors des sommets internationaux", l'aide aux pays en développement (APD) des pays riches a baissé de "plus de 5%" en 2006 et ne représente que "0,30% du revenu national brut des pays donateurs, alors qu'ils se sont engagés, à plusieurs reprises depuis 1970, à la porter à 0,70%", renchérit le Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde (CADTM).

Pour lui, "le contenu même de l'APD pose problème", en raison des remises de dettes, qui en constituent une part "importante". Un avis partagé par Coordination Sud, membre de la fédération européenne d'ONG Concord, qui dénonce le "gonflement des chiffres de l'aide" par les pays donateurs, en tête desquels la France et l'Autriche, les "deux plus mauvais élèves de l'UE en 2006". Les 1.600 ONG rassemblées au sein de Concord estiment que les gouvernements des pays riches ont "gonflé" les chiffres de l'aide qu'ils ont versée, affirme Coordination Sud, précisant que sur l'année 2006, "près de 30% de l'aide européenne, soit 13,6 milliards d'euros, constitue de l'aide +artificielle+" qui ne correspond pas "à des ressources supplémentaires pour les pays pauvres", un chiffre qui monte à 40% pour la France.

Coordination Sud explique que 11 milliards d'euros comptabilisés comme de l'aide européenne correspondent en réalité à des "créances de crédit à l'exportation vers l'Irak et le Nigéria", à l'origine une forme "d'aide à l'exportation pour les entreprises françaises qui s'est retrouvée comptabilisée en APD". En outre, 1,6 milliard d'euros provient d'une comptabilisation de l'"écolage" (coût pour l'Etat de la présence d'étudiants issus des pays en développement dans ses universités) trop large par rapport aux critères autorisés par le CAD, et 1 milliard d'euros relevant également d'une comptabilisation trop large du coût lié à la gestion des demandeurs d'asile, poursuit l'ONG. L'aide aux pays en développement (APD) des 22 pays riches du Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE a baissé de 5,1% en 2006, à 103,9 milliards de dollars, soit son premier recul depuis 1997, a annoncé le CAD mardi.

Le CAD s'attend à ce que les remises de dette diminuent à nouveau en 2007 et à ce que le montant global de l'aide aux pays pauvres continue par conséquent à reculer. Pendant l'été 2005, les huit pays les plus riches de la planète avaient décidé à Gleneagles d'annuler la dette publique multilatérale de 35 des pays les plus pauvres, d'accroître d'ici 2010 de 50 milliards de dollars l'aide aux nations les plus démunies, s'engageant aussi à doubler l'aide à l'Afrique sub-saharienne d'ici 2010.

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